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Mêmes mensonges, même combat…

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(double clic sur l’image pour l’agrandir)
Baie de St Brieuc : simulation de la vue qu’on aura à 17 km d’un parc éolien de caractéristiques semblables à celui d’Yeu-Noirmoutier, d’après l’association Gardez les Caps.
Le nôtre ne sera qu’à 11 km de l’île d’Yeu.
Source: Société pour la Protection des Paysages et de l’Esthétique de la France (SPPEF)

Baie de St Brieuc, mêmes mensonges,
même combat

Nous savions déjà qu’au Tréport et à Mers les Bains, pêcheurs, élus et habitants ont voté contre un projet éolien en mer semblable à celui qui menace l’île d’Yeu. Nous constatons maintenant que l’opposition est également très forte contre un autre monstrueux projet, celui de la Baie de St Brieuc.

Ses promoteurs, pompeusement appelés comme ici « maîtres d’ouvrage » ou « porteurs de projets », ont aussi colporté là-bas leurs photomontages d’éoliennes diluées et de vues panoramiques trompeuses. Voyez par exemple, ci-dessous, le « visuel » produit par le promoteur du projet de St Brieuc, et comparez-le avec la simulation réalisée par Gardez les Caps, que nous avons mise en tête d’article.

Simulation Cap Frehel - montage
(double clic sur l’image pour l’agrandir, ensuite augmenter pour enfin voir les éoliennes)
On comprend l’intérêt des vues « panoramiques » : il faut faire un gros effort pour voir quelque chose.

Ce n’est qu’une fois installés les 62 monstres de 210 m de haut (le Grand Phare de l’île d’Yeu fait 37 mètres), que les Islais comme les riverains de la baie de St Brieuc se rendront compte de l’impact visuel dans toute son horreur. L’horizon marin, source de beauté et d’inspiration, sera défiguré par des « barreaux » dont les plus proches paraîtront environ 6 fois plus hauts que les châteaux d’eau que l’on aperçoit sur le continent depuis l’île d’Yeu. Il sera alors trop tard pour faire quoi que ce soit, si ce n’est pleurer.

Voulez-vous d’autres preuves? Voyez ici l’exemple des simulations présentées en 2011 pour Noirmoutier par le premier promoteur du projet, WPD: Comparez la vision panoramique, trompeuse, avec la vue qu’aura un observateur humain
Les éoliennes représentées font 150 m de haut, et sont à 16,5 km de l’observateur sur Noirmoutier. Rappelons que celles du nouveau projet feront 210 m de haut et seront à seulement 11,7 km de l’île d’Yeu. L’impact visuel sera donc encore plus dramatique. Finis les horizons illimités, qui transportent l’âme et attirent les touristes…

L’UNESCO ne s’y trompe d’ailleurs pas :
Angleterre : l’Unesco menace de retirer le statut de patrimoine mondial à la Côte Jurassique si se construit un projet éolien à 14 kilomètres au large

Il faut être aveuglé par l’argent pour ne pas se rendre compte de la dévastation que causera le projet éolien sur le charme, et donc l’attrait touristique des îles d’Yeu et de Noirmoutier.

José Robert, Conseiller municipal de Courseulles sur Mer et membre de l’association Libre Horizon, ne l’est pas ( aveuglé par le fric ). Il déclare au sujet du projet éolien en mer qui affecte sa ville : « ce projet porte une grave atteinte visuelle à notre paysage et notamment une gêne due à la luminosité renvoyée par les éoliennes sur l’horizon de part leur positionnement plein sud » C’est à dire que de la côte qui est au sud du projet on les verra beaucoup parce qu’elles renverront la lumière du soleil, même si le ciel est couvert. C’est aussi notre cas, car le projet sera positionné au nord-ouest de l’île d’Yeu, donc reflétant la lumière vers nous une bonne partie de la journée.

Il dit aussi que le projet sera dommageable pour « les pêcheurs, car leur zone de pêche sera réduite de 50 km2 » (la superficie du parc éolien). Lui aussi doit savoir quelque chose que les pêcheurs de l’île d’Yeu et Monsieur José Jouneau ignorent…

José Robert dit enfin : l’association Libre Horizon « n’est pas opposée aux éoliennes, mais milite pour leur éloignement à plus de 20 km comme les autres pays européens ». Libre Horizon, Courseulles sur Mer 




Un débat public houleux

Débat public sur le projet de parc éolien en mer Yeu Noirmoutier

 

Visuel  Philippe de Villiers
Finalement, le montage visuel de Philippe de Villiers, si décrié en 2010, était proche de la réalité.

Le débat public du 21 juillet sur le projet éolien en mer affectant le paysage, et donc le tourisme des îles d’Yeu et de Noirmoutier, a eu lieu dans une ambiance houleuse. Environ 250 Islais, réunis sous un chapiteau à la Citadelle de l’île d’Yeu, ont fait part de leurs inquiétudes, et même souvent de leur opposition au projet. Les représentants du maître d’ouvrage ( filiale d’AREVA, GAMESA et GDF SUEZ ) n’ont pas réussi à les rassurer.

Les montages visuels affichés dans la salle, sensés représenter fidèlement la vue qu’on aurait des 62 éoliennes de 210 mètres de haut, dont l’implantation est prévue à 11,7 km de l’île d’Yeu, ont beaucoup surpris. Certains des membres du public affirmèrent que l’impact visuel serait en réalité beaucoup plus fort que celui reflété par les photomontages. ( D’ailleurs la carte du maître d’ouvrage qualifie de « fort » l’impact visuel sur l’île d’Yeu – (1) – ndlr ).

Mais la plupart étaient tout simplement ahuris de découvrir qu’on verrait très bien les éoliennes depuis de nombreux points de l’île. Les montages présentés pour l’ancien projet (par la compagnie WPD) avaient en effet porté à croire qu’on ne verrait rien du tout (2). Les nouveaux montages ont donc fait naître beaucoup d’inquiétude parmi les membres de l’assistance, et ceci s’est traduit par de nombreuses interventions de leur part.

Sur la question de la pêche, des marins-pêcheurs firent part de leur insatisfaction. Les promesses n’ont pas été tenues, dirent ils: la pêche ne sera pas possible entre les éoliennes. Quant aux retombées financières, ils ne se font guère d’illusions sur la destination finale des fonds, qui ne seront pas mis à leur disposition sinon à celle du CNPMEM, à Paris (Comité national des pêches maritimes et des élevages marins). Il paraîtrait donc que la grogne pourrait bien s’installer chez les pêcheurs de l’île. On sait du reste que pêcheurs et élus de Haute Normandie viennent de rejeter un projet éolien similaire devant leurs côtes (3).

Un autre sujet au coeur du débat fut la création d’emplois sur l’île. Certains doutant des promesses faites, ils demandèrent des garanties. D’autres s’inquiétèrent au contraire de l’effet qu’auraient sur Port Joinville les navires de maintenance, les grues, les véhicules, et toute cette nouvelle activité industrielle. L’annonce de la création d’un parking pour les 60 voitures des agents de maintenance ne fit rien pour rassurer l’audience. Une commerçante prit la parole pour dire qu’elle s’inquiétait pour l’avenir du Marché du Port, vu qu’il faudrait trouver où le reloger. Le Quai du Canada, où il se trouve, est en effet le seul endroit où pourront accoster les navires de maintenance, vu leur tirant d’eau. Ce quai leur serait donc réservé, ainsi qu’aux activités portuaires relatives à leur mission. Or ce quai est le plus  prisé des islais et des touristes, les deux aimant s’y promener et y accueillir l’arrivée des bateaux – sans compter l’attrait de cet autre capital touristique que constitue le pittoresque Marché du Port.

Quai du Canada, Port Joinville

Le quai du Canada, au premier plan.

Une contradiction est donc apparue entre la promesse d’emplois d’une part, et l’impossibilité logistique de créer les conditions de leur création, à moins d’encombrer davantage Port Joinville, de l’enlaidir, et de détruire l’atmosphère détendue et bon enfant qui y règne et qui fait son charme.

( Les cyniques diront que, vu les problèmes logistiques de baser la maintenance (même légère) sur l’île, cette activité se fera en fin de compte depuis St Nazaire, ce qui était évident depuis le départ. Les emplois sur l’île n’auraient été qu’une promesse en l’air, afin d’obtenir l’appui de la population. Ce ne serait d’ailleurs pas la première fois… – ndlr ).

On pourrait conclure en disant que des centaines d’Islais se sont enfin rendus compte de la menace que représente le projet éolien pour le tourisme, lequel dépend du charme de l’île. En dépend aussi « l’industrie » des résidences secondaires et de la navigation de plaisance, qui emploie également beaucoup d’Islais. Ceci explique peut être la remarque lancée à la fin du débat par un membre de l’assistance: « on n’a pas parlé de la destruction d’emplois ! »

Renvois :

1 – Impact visuel « fort » sur l’île d’Yeu (jusqu’à la Plage des grandes Conches) – voir carte du maître d’ouvrage, page 36 ici :   http://eolienmer-pyn.debatpublic.fr/sites/debat.eolienmer_pyn/files/dossier_du_maitre_douvrage_0.pdf

2 – Voir l’article sur les Islais bernés par un photomontage :
http://www.iberica2000.org/es/Articulo.asp?Id=4559

3 – Projet éolien en mer Dieppe-le Tréport : les élus disent NON
https://liledyeu.wordpress.com/2015/07/22/les-elus-disent-non/
et les marins-pêcheurs du Tréport remettent une pétition contre le projet au Comité national du Débat public : https://liledyeu.files.wordpress.com/2015/07/pc3a9tition-des-marins-pc3aacheurs-du-trc3a9port.pdf




L’île d’Yeu, lumière et beauté.






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